Campagne ÉcoGestes au port d’Armor
Durant toute la saison, Florian Bargat a arpenté régulièrement les pontons et les zones de mouillage pour sensibiliser les plaisanciers aux « écogestes ».
« L’action est née il y a une dizaine d’années en Méditerranée, explique le fondateur de Litt’Obs. Cet été, l’Union Régionale des CPIE* de Bretagne a décliné le dispositif sur nos côtes. J’en suis l’un des ambassadeurs, à Saint-Quay-Portrieux et au Légué à Plérin et Saint-Brieuc« .
L’objectif de l’opération est triple : sensibiliser aux bonnes pratiques, provoquer une prise de conscience et recueillir des informations utiles aux associations environnementales et aux professionnels de la plaisance.
« Adhérer à cette campagne était une évidence, souligne Jean-François Riat, directeur du port d’Armor. Ce type d’initiative s’inscrit parfaitement dans notre gestion écoresponsable du port« . (voir vidéo du JT de France 3 Bretagne en fin d’article).
Concrètement, la démarche repose sur une enquête d’une trentaine de questions classées par thématique (gestion des eaux noires et grises, des hydrocarbures et des déchets, entretien et carénage, impact de l’ancrage, respect de la faune et de la flore).
« Au chapitre des eaux grises, on se rend compte que beaucoup de plaisanciers utilisent à bord des produits d’entretien « pseudo bios ». Nous allons plutôt les orienter vers des produits disposant de l’un des labels officiels garants d’une pratique vertueuse : NF Environnement, EU Ecolabel ou Ecocert« .
Peu de personnes mesurent aussi les conséquences de l’ancrage sur le milieu naturel. « Au mouillage, certains peuvent jeter l’ancre sans vraiment réfléchir à ce qui trouve dessous. Alors que les fonds marins abritent tout un écosystème, comme les vastes herbiers de zostères« . Florian guide alors ses interlocuteurs vers l’application « Donia » qui recense précisément toutes ces zones fragiles à préserver.
« Avant tout, nous sommes là pour informer et surtout pas pour culpabiliser. C’est un travail collectif qu’il faut envisager sur la durée. On peut par exemple le comparer au tri sélectif des déchets ménagers qui a mis du temps à devenir un réflexe pour bon nombre de foyers« .

La zostère est une plante essentielle à l’écosystème.
L’entretien en face en face est calibré pour durer une quinzaine de minutes. Mais les échanges sont souvent plus longs. « Une fois le dialogue établi, d’autres questions sont fréquemment abordées. Comme nous, les plaisanciers sont des amoureux de la mer. Je les invite alors à devenir eux-mêmes des acteurs de la protection environnementale.
Il existe aujourd’hui des applications collaboratives gratuites et très bien faites : « Obs en Mer« pour le signalement des mammifères marins, « Phenomer« pour les pollutions, « Fish&Click« en cas de découverte d’engins de pêche abandonnés ou « Bernic&CLIC« en lien avec la biodiversité marine bretonne.
Toutes les observations recueillies via ces outils numériques constituent des données précieuses pour les scientifiques« .
En fin d’entretien, les plaisanciers sont invités à signer un document les engageant à faire évoluer leurs habitudes. En échange, un petit drapeau leur est alors offert. « Ce geste symbolique établit une sorte de contrat moral entre nous. Nous comptons sur eux !« .
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*CPIE : Centre permanents d’initiatives pour l’environnement.
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Reportage du journal télévisé de France 3 Bretagne – 03 août 2022 :
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Consulter les ÉcoGestes : ici
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La campagne ÉcoGestes est financée par la Région Bretagne, l’Agence de l’Eau et le fondation BPGO.
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