Centre de santé : article de Ouest-France
Nous relayons l’article consacré au futur Centre de santé municipal, paru ce jour dans les colonnes du quotidien Ouest-France :
Face à la pénurie de médecins, la commune va salarier trois généralistes
À Saint-Quay Portieux (Côtes-d’Armor), l’offre médicale va connaître une petite révolution à la rentrée. Face à la pénurie de généralistes, la commune a décidé de créer un centre de santé municipal. Trois médecins ont déjà été recrutés. Les premières consultations auront lieu en octobre. Cette initiative est observée de près par d’autres communes costarmoricaines.
Trois médecins salariés aux 35 heures, des patients qui régleront leurs consultations à l’ordre de la collectivité… L’offre médicale va connaître une petite révolution à Saint-Quay-Portrieux. La station balnéaire des Côtes-d’Armor (3 000 habitants à l’année), a décidé de se lancer dans un pari plutôt osé pour lutter contre la pénurie de médecins.
À Saint-Quay, un médecin exerce à plus de 70 ans !
La situation est tendue dans le département, qui a perdu 9,8 % de ses généralistes depuis 2010. Ils sont quatre à Saint-Quay-Portrieux, dont un qui a 70 ans, et un autre qui songe à dévisser sa plaque dans les prochaines semaines.
L’idée ? Créer un centre de santé municipal avec des médecins salariés, à l’image de ceux qui existent au Sourn (Morbihan) ou à la Ferté-Bernard (Sarthe). »À l’hôpital, on m’a dit que j’allais facilement trouver du monde, raconte Thierry Simelière, maire UDI de Saint-Quay-Portrieux, et lui-même chirurgien. Pour moi, une telle solution est viable à partir de trois médecins pour assurer une offre continue de soins du lundi matin au samedi midi« .
La tentation du salariat
La commune prend le contre-pied de bon nombre de mairies qui misent sur le foncier et les murs, en créant des conditions d’accueil favorable pour un médecin libéral. « Mais ils sont confrontés à de plus en plus de tâches administratives avec la télétransmission et la gestion des dossiers. En milieu hospitalier, ils bénéficient d’un repos compensateur ». La tentation du salariat est donc de plus en plus présente dans les facs de médecine.
Au final, sur onze candidatures, Thierry Simelière a choisi deux hommes et une femme. « Nous avons construit le projet de centre de santé avec eux. On a trouvé un bâtiment, ils ont fait les plans des cabinets de consultation. » À compter du 1er octobre, les médecins feront partie des effectifs de la commune et seront rémunérés sur la base de la grille des médecins hospitaliers (environ 5 000 € nets par mois). Deux secrétaires médicales ont aussi été recrutées à mi-temps.
« On aura peut-être moins d’illuminations à Noël… »
Le maire est persuadé que son centre de santé municipal va attirer une patientèle qui va bien au-delà des limites de la commune. L’investissement initial s’élève à un peu plus de 140 000 € (locaux, matériel, logiciels…), et il table sur un budget annuel de 400 000 €. « S’il manque 20 000 €, on équilibrera avec une subvention de fonctionnement. On aura peut-être moins d’illuminations à Noël ou un concert de moins l’été. Mais les habitants que j’ai rencontrés m’ont dit : ’Vas-y !’ »
Le téléphone du maire a beaucoup sonné ces derniers mois. Élus, députés, services de l’État… Ils ont les yeux braqués sur Saint-Quay-Portrieux pour voir si le modèle est viable et transposable ailleurs.
Arrivée du premier médecin le 1er octobre
Le centre de santé municipal de Saint-Quay ouvrira le 15 septembre avec les secrétaires médicales pour les premières prises de rendez-vous, derrière la salle des Mimosas, dans l’ancien logement du gardien. Le premier médecin arrivera le 1er octobre, le 2e le 8 octobre et le troisième le 1er décembre.
©Ouest-France – Thibaud Grasland