Collier de l’Hermine
Samedi prochain, l’Institut Culturel de Bretagne organise sa cérémonie annuelle de remise du Collier de l’Hermine à Saint-Quay-Portrieux.
Thierry Simelière, maire de la ville et vice-président du Conseil départemental : « Cet événement régional, organisé ces dernières années à Nantes, Vannes ou Carhaix, revient en Côtes d’Armor pour sa 31ème édition « contemporaine ». Cette cérémonie, et la symbolique qu’elle revêt, s’inscrit pleinement dans le cadre de l’action culturelle du Département en faveur du bilinguisme français/breton. Suite à une proposition de Yannick Kerlogot, député et conseiller délégué à la culture bretonne au sein de l’instance départementale, nous avons donc invité le président Patrick Malrieu et son équipe de l’Institut Culturel au Centre de Congrès quinocéen« .

Patrick Malrieu et Thierry Simelière
L’Ordre de l’Hermine est étroitement lié à l’histoire de notre région. Créé en 1381 par le duc de Bretagne Jean IV, dit « Le Conquérant », il est l’un des plus anciens parmi les ordres militaires et honorifiques en Europe. Preuve d’une singulière ouverture d’esprit pour l’époque, l’Ordre est ouvert aux femmes et aux roturiers. Les chevaleresses de l’Hermine ne paraissent toutefois pas avoir été nombreuses… neuf seulement sont connues. La première d’entre elles est Jeanne de Navarre, vicomtesse de Navarre. En 1445, c’est Jeanne d’Albret, comtesse de Richemont, qui est distinguée et, en 1447, Isabeau d’Ecosse, duchesse de Bretagne.
Comme tous les ordres de chevalerie, l’Ordre de l’Hermine fut aboli à la Révolution française et le dernier collier qui ornait la tombe de Jean IV fut détruit.
Honorer l’engagement de toute une vie
C’est par le biais du CELIB que l’Ordre renaît. Patrick Malrieu : « Le Comité d’étude et de liaisons des intérêts bretons – CELIB – a été créé en 1950. Au-delà des clivages partisans, ce comité regroupait des hommes politiques, des acteurs économiques ou des universitaires. Leur objectif commun était de promouvoir le développement de la Bretagne. Le général de Gaulle dira même à l’époque qu’il faudrait un CELIB dans chaque province… Ce qui préfigure la création des régions quelques années plus tard« .
En 1972, lorsque le sénateur Georges Lombard succéda à René Pléven à la tête du CELIB, il eut, pour lui exprimer la reconnaissance de toute la Bretagne, l’idée de remettre à l’honneur cette distinction du duc Jean IV. Il ne s’agissait pas de reconstituer un ancien « ordre » mais plutôt de relever un symbole et de perpétuer une tradition. Le Collier de l’Hermine fut donc remis à René Pleven le 29 septembre 1972.
Mais c’est en 1988 que l’Institut Culturel de Bretagne réhabilite vraiment cette distinction ; Avec l’objectif d’honorer des personnalités ayant particulièrement œuvré au rayonnement de la Bretagne. Patrick Malrieu confirme : « Nous ne nous attachons pas à la résonnance médiatique de ces bretons. Certains sont même très peu connus du grand public. En leur remettant le collier, nous voulons juste leur témoigner de notre gratitude. C’est l’engagement désintéressé de toute une vie que nous saluons« .
Ainsi, samedi prochain, seront distingués Marie Rioual, pour son action en direction des cercles celtiques, Alain Le Noac’h, pour son contribution à la sauvegarde de notre tradition orale, ainsi que l’historien Louis Elegoët et Joël Auvin, alias Nono, le dessinateur que l’on ne présente plus. (de gauche à droite ci-dessous).
Au Centre de Congrès. 15h. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Uniquement sur réservation par courriel à : icb@skoluhelarvro.bzh
www.skoluhelarvro.net
« Les origines de l’Ordre de l’Hermine » – Interview de Michael Jones, historien et spécialiste de l’Ordre de l’Hermine (2008)
Portrait de YANN-FAÑCH KEMENER, décoré du Collier de l’Hermine en 2009. Et d’ailleurs présent au fest-noz du 18 août dernier au parc de la Duchesse Anne.
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