Hommage à François Héry
Cet après-midi se tenait une cérémonie d’hommage à François Héry, ancien maire de Saint-Quay-Portrieux. Pour le centenaire de sa naissance, M. le Maire, M. le 1er adjoint et fils du défunt édile, actuels et anciens élus, ainsi que les représentants des anciens combattants, se sont réunis au cimetière des Prés Mario pour un moment de recueillement.
François Héry est né le 25 janvier 1917 à Saint-Quay-Portrieux.
Jeune homme, il se destine à devenir prêtre et entre au séminaire, une fois son baccalauréat en poche (1934). En 1939, après deux ans de service militaire, le jeune soldat est rappelé sous les drapeaux pour combattre sur le front de l’Est. Le 11 juin 1940, son unité d’infanterie est capturée par l’ennemi, « après trois jours de résistance acharnée ». « Il a ensuite fallu rejoindre la Belgique à pied ». Suivront cinq années dans un camp de prisonniers près de Torgau en Allemagne.
À la Libération, « les portes de l’armée m’étaient ouvertes ». François Héry s’engage, pour faire de la musique. Sa passion depuis toujours. Mais une grave maladie l’oblige à quitter l’uniforme militaire pour revêtir la blouse de professeur à la Stella-Maris de Saint-Quay-Portrieux. « J’enseignais la littérature et l’histoire aux élèves de la section navale qui se destinaient à la marine marchande ou la Royale » racontait M. Héry lors d’un entretien, un an avant sa disparition. Il fut également durant de nombreuses années, organiste à l’église.
42 ans en tant qu’élu de la commune
En 1953, François Héry entre pour la première fois au conseil municipal et siège dans l’opposition. Suite à l’élection de Robert Richet en 1965, il demeure conseiller municipal, dans la majorité, avant de devenir 1er adjoint en 1971.
À la suite du décès brutal de Robert Richet en 1977, François Héry est élu premier magistrat de la commune. « Ce fut une surprise car je n’étais pas candidat, et une peine, celle d’avoir perdu un ami » avait-il alors déclaré. Il sera réélu 2 fois et demeurera Maire jusqu’en 1995.
Ancien combattant, prisonnier de guerre, médaillé militaire, il reçoit la légion d’honneur le 8 mai 1981 des mains du président de la République, monsieur François Mitterrand. Pour son action et son dévouement au service de la commune, M. Héry s’est également vu conférer le titre de « Maire honoraire » par arrêté préfectoral en date du 30 juin 1995.
Durant ses trois mandats successifs, ce bâtisseur a mené à bien des réalisations d’importance :
- La construction de l’EHPAD maison Jeanne d’Arc, en 1995
- Le rond-point de la France libre en 1994
- La construction du Collège Camille Claudel en 1992 et l’école les Embruns en 1994
- la réfection de la chapelle de Kertugal
- La reconstruction du lycée La Closerie, inauguré le 17 octobre 1988
- La construction de l’Office de tourisme en 1983
- …
Avec l’appui du Conseil général, François Héry, homme de combat et lutteur opiniâtre, met plus de dix ans pour voir éclore le projet du nouveau port en eau profonde, inauguré le 12 juillet 1990. Sa satisfaction est grande de voir un outil exemplaire pour l’amélioration de vie des pêcheurs et des plaisanciers. Dans son discours, il citera André Malraux : « Il n’y a pas cinquante manières de combattre : il n’y en a qu’une, c’est d’être vainqueur ».

Lors de l’inauguration du Port d’Armor, le 12 juillet 1990, en présence notamment de son parrain : Éric Tabarly.
François Héry s’est éteint le 26 octobre 2012 à l’âge de 95 ans.
En cette année 2017, il est juste de rendre un hommage simple mais solennel à cet homme d’action et de conviction. Une personnalité marquante de l’histoire de la Ville qui a contribué à transformer durablement le visage de Saint-Quay-Portrieux.
Organiste et compositeur reconnu à la Schola Cantorum de Paris, François Héry nous a laissé des œuvres musicales et un certain nombre de chœurs qui seront interprétés le dimanche 19 novembre 2017 en l’église paroissiale, par les Kanerien ar Goëlo.
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