Mémorial du souvenir et de la paix
Dans le cadre du schéma directeur 2014/2020, les travaux en cours pour le réaménagement du quartier du Portrieux prévoient notamment la modification du tracé de la voie qui jouxte l’actuel monument aux morts. Son état et sa fragilité constatée ne permettaient pas d’envisager son déplacement.
La pierre sur laquelle est fixée la plaque célébrant l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle a cependant été déplacée la semaine dernière par les services techniques de la ville. Elle est désormais implantée aux côtés de la stèle du Viking, elle-aussi nouvellement installée face à la plage de la Comtesse (photo ci-dessous).
L’équipe municipale, en concertation avec les associations d’anciens combattants, a donc décidé l’an passé de lancer un appel à projet pour créer un nouveau monument unique sur le site de l’Hôtel de Ville. Et comme le souligne le maire, Thierry Simelière : « Plusieurs jeunes élus du conseil municipal ont souhaité rendre hommage aux morts pour la France, bien évidemment, mais aussi véhiculer un message universel de paix. La vocation de ce nouveau lieu est de rapprocher ainsi les anciennes et les jeunes générations autour du devoir de mémoire« .
Le Mémorial du Souvenir et de la paix (nom provisoire) sera implanté au cœur des espaces verts, dans le prolongement du parking bordant l’Hôtel de Ville. Un emplacement qui a l’avantage d’offrir une perspective intéressante depuis la rue (boulevard Foch), de faciliter la logistique des cérémonies (défilé, stationnement, pelouses pouvant accueillir les invités,…) et d’être plus propice au silence et au recueillement. Pour l’équipe municipale, attachée à l’Histoire et au devoir de souvenir, le choix de ce site, plus central, s’est imposé aussi en ce qu’il symbolise le lien direct avec les valeurs républicaines.
Après son lieu d’implantation, les anciens combattants et les élus ont souhaité que ce monument s’inscrive dans une réelle démarche artistique. La consultation, s’est déroulée en deux temps. Sur la base du programme établi, 15 candidatures ont été reçues. Un jury dédié a ensuite sélectionné trois candidats pour remettre un projet complet. Thierry Simelière : « Notre choix s’est fondé sur quatre critères essentiels : historique, artistique, technique et pédagogique« . Après analyse, c’est le projet présenté par Mme Marie-Laure Bourgeois et M. Vincent Bécheau, pour un montant total de 55 000€ HT, qui a été retenu.
Artistes, élus et représentants des anciens combattants sur le lieu d’implantation du Mémorial
Le couple, originaire du Périgord mais avec des attaches familiales à Saint-Quay-Portrieux, a plus de 30 d’expérience derrière lui. À la fois architectes, designers et artistes, ils ont notamment signé le Mémorial de la Résistance à Saint-Étienne-de-Puycorbier (24) et l’œuvre commémorative pour le cinquantenaire de l’École de magistrature de Bordeaux, symbolisant les Droits de l’Homme. Ils viennent également d’apprendre qu’ils sont retenus pour être les créateurs d’une œuvre en hommage au père Jacques Hamel, assassiné en juillet dernier à Saint-Etienne-du-Rouvray (76).
Marie-Laure Bourgeois détaille : « La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, si profonde et si émouvante, sert de matrice au projet. Elle y sera inscrite sur l’œuvre centrale en acier corten, en recto verso. Cette structure de 4,70m de haut laisse également apparaître en creux le profil d’un obélisque, semblable à un monument aux morts tel que l’on peut se l’imaginer habituellement. Une sorte de présence par l’absence. On peut aussi y voir deux visages qui se font face, qui dialoguent, comme un symbole d’un échange vers la réconciliation« .
4 stèles en béton avec des plaques en pierre de lave émaillée avec les patronymes des soldats décédés lors des différents conflits viennent ensuite entourer l’œuvre. La placette centrale, grâce à un jeu de textures différentes au sol, laissera apparaître le mot « Paix ». Un symbole nettement visible depuis le ciel et sur écran avec l’application désormais largement usitée « Google Earth ».
Vincent Bécheau résume : « Dans le contexte actuel de tensions et de violence aveugle, nous avons l’ambition de faire coexister passé, présent et avenir. Nous demeurons fidèles au devoir au mémoire, en l’inscrivant aujourd’hui dans l’espace urbain de Saint-Quay-Portrieux et en espérant, demain, que les jeunes générations seront les premiers vecteurs de paix et de fraternité« .
Le chantier sera lancé dès le mois d’avril. La première réunion de planification s’est tenue hier après-midi. Les premières étapes (terrassement, fondations…) et les aménagements paysagers seront assumés en régie par les services techniques de la ville. L’objectif est de livrer le Mémorial pour fin juin, afin de l’inaugurer pour la Fête nationale, le 14 juillet prochain.
Les visuels de mise en situation du Mémorial sont signés ©Pierre Auriac
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