Y. Baudet décorée de la Légion d’Honneur
Lundi dernier, en présence de sa famille, d’amis, des associations patriotiques et des élus quinocéens, Mme Yvonne Baudet a reçu la Légion d’Honneur des mains de Bernard Lechaux, lui-même détenteur de la décoration nationale, ancien déporté et seul survivant du Viking. Grâce aux informations fournies par la famille d’Yvonne, le Maire, Thierry Simelière a retracé la vie de cette « grande dame », résistante de la première heure, avant qu’elle ne reçoive l’hommage officiel de tout un pays. (biographie complète ci-dessous)
Biographie d’Yvonne Baudet
Madame Baudet, née Yvonne Pachy, est née le 10 juillet 1924 à Gonclecourt, près de Lille dans le nord de la France.
Au début de la guerre, avec sa mère, elles ont abrité des jeunes soldats britanniques qui avaient été abandonnés après la chute de Dunkerque. Ensuite elles ont aidé des soldats et des pilotes à s’échapper de France.
Mlle Pachy a souvent accompagné ces soldats qui étaient habillés en civil, dans une ferme des environs et d’où ils s’échappaient grâce à une filière alliée, plus particulièrement la filière « Pat O’Leary ».

Yvonne en 1941
Malheureusement, elle et sa mère, Jeanne Pachy, seront toutes les deux trahies et arrêtées en Octobre 1941. Elles seront incarcérées ensemble à la prison de Loos, à Lille. Mlle Pachy sera libérée huit mois plus tard mais malheureusement pas sa mère qui sera déportée en Allemagne comme prisonnière « Nacht und Nebel » à Ravensbruck, camp de concentration où elle est morte au début de 1945 à l’âge de 49 ans.
À sa sortie de la prison de Loos, Mlle Pachy est retournée chez elle et elle a continué ses études comme sa mère l’aurait souhaité. À cette époque, elle est orpheline car elle a perdu son père quand elle était très jeune.
Plus tard, elle a soutenu le Capitaine Michael Trotobas, chef du réseau « FARMER du SOE » (Special Operation Executive). Pendant l’occupation, elle a traversé assez régulièrement la frontière franco-belge, en vélo, et rendu visite aux résistants en des lieux biens cachés.
À la fin de la guerre, elle a rencontré et s’est mariée avec un sous-officier de la Royal Air Force. Ils ont fondé un foyer en Angleterre où ils ont eu deux fils, Stewart et Philip.
La Légion d’honneur en 10 questions
1. Qu’est-ce que c’est ?
La Légion d’honneur est la plus haute distinction française et l’une des plus connues au monde. Depuis deux siècles, elle est remise au nom du Chef de l’Etat pour récompenser les citoyens les plus méritants dans tous les domaines d’activité.
2. A quoi ça sert ?
En tant que distinction honorifique, la Légion d’honneur ne s’accompagne d’aucun avantage matériel ou financier réels.
En revanche, c’est une source de fierté inestimable pour les récipiendaires et leurs proches et un exemple de civisme rendu public.
3. Qui peut l’obtenir ?
Tout citoyen français sans casier judiciaire ayant fait preuve de mérites éminents au service de la nation, à titre militaire ou à titre civil. Il faut avoir au minimum 20 années d’activité pour être distingué dans la Légion d’honneur.
4. Combien y a-t-il de décorés ?
La Légion d’honneur compte 92.000 membres. Chaque année environ 3.000 personnes sont distinguées, un tiers à titre militaire, deux tiers à titre civil.
Les étrangers sont environ 400 à être décorés chaque année mais contrairement aux Français, ils ne sont pas membres de la Légion d’honneur.
5. Peut-on la demander ?
La Légion d’honneur ne se demande pas.
Ce sont les ministres qui ont la responsabilité d’identifier les futurs décorés et s’appuient pour cela sur le corps social (parlementaires, maires, employeurs, responsables syndicaux ou associatifs, présidents de fédérations professionnelles ou sportives…)
6. Peut-on la refuser ?
Certaines personnes manifestent leur opposition de principe à la Légion d’honneur sans en avoir été décorées. On ne peut pas parler de refus à leur sujet.
Refuser la Légion d’honneur implique d’avoir été auparavant nommé dans cet ordre, par décret publié au Journal officiel. Dans ce cas très rare de refus, les personnes concernées choisissent de ne pas se faire remettre leur décoration.
7. Peut-on vous la retirer ?
La distinction peut être retirée en cas de condamnation pénale et lorsque le décoré a commis des actes contraires à l’honneur ou de nature à nuire aux intérêts de la France. La mesure d’exclusion est annoncée par décret.
8. Comment la reconnaît-on ?
La couleur de son ruban est le rouge. La décoration est une étoile à cinq rayons doubles surmontée d’une couronne de chêne et de laurier. Elle présente à l’avers l’effigie de la République et au revers deux drapeaux tricolores entourés de la devise «Honneur et Patrie ».
9. Quand et comment la porte-t-on ?
La Légion d’honneur se porte avant tout autre insigne de décoration française ou étrangère, sur le côté gauche. Sur les tenues de ville, on choisit des insignes de boutonnière (ruban ou rosette). Les décorations pendantes et de format réduit sont privilégiées pour les cérémonies officielles. L’institution militaire possède ses propres règles de port.
10. Comment évolue-t-elle ?
La Légion d’honneur vit avec son temps et suit les évolutions de la société. Elle reconnaît de plus en plus la place du monde associatif et salarial, les parcours d’origine modeste et la place des femmes grâce à une stricte parité dans chacune des promotions civiles.
Source : www.legiondhonneur.fr
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